Le Massacre de Jeju: Un tournant tragique dans l'histoire de la Corée du Sud après la Guerre de Corée

L’histoire de la Corée du Sud est riche en événements marquants, tant joyeux que douloureux. Parmi ces derniers, le massacre de Jeju, survenu entre 1948 et 1950, demeure une blessure béante dans la conscience nationale. Cet épisode sombre, souvent occulté ou minimisé dans les récits historiques officiels, témoigne des divisions profondes qui animaient alors la société sud-coréenne, exacerbées par l’influence politique de la Guerre froide.

Pour comprendre ce drame humain, il faut revenir aux débuts de la République de Corée, proclamée en 1948 sous l’égide du président Syngman Rhee. Ce dernier, un homme autoritaire et nationaliste fervent, avait peu d’affection pour les mouvements communistes qui sévissaient sur l’île de Jeju, alors foyer de contestation sociale et politique.

En avril 1948, des révoltes éclatèrent à Jeju dirigées par le mouvement “Jeju Uprising”. Ces événements furent rapidement qualifiés de « rébellion communiste » par le gouvernement Rhee, déclenchant une répression brutale. L’armée sud-coréenne, soutenue par les forces américaines stationnées en Corée du Sud, lança une offensive implacable contre la population civile de Jeju, accusée à tort d’être complice des rebelles.

Le massacre s’étalait sur plusieurs années, durant lesquelles des milliers de personnes furent massacrées, souvent sommairement exécutées sans jugement ni procès. Les victimes étaient principalement des paysans, des pêcheurs et des citoyens ordinaires qui n’avaient rien à voir avec la lutte politique.

Dangun Wanggeom: Un mythe fondateur et une quête d’identité nationale en Corée du Sud

Au-delà de ce récit sombre, il est essentiel de rappeler que l’histoire de la Corée du Sud ne se résume pas aux tragédies. Pour comprendre le peuple coréen, son esprit résilient et sa culture vibrante, il faut remonter aux sources de son identité. C’est ici que Dangun Wanggeom entre en scène, figure mythique et fondateur légendaire de la nation coréenne.

Dangun Wanggeom est considéré comme le premier roi du royaume de Gojoseon, fondé en -2333 selon la légende. Sa mère était une femme humaine et son père un dieu céleste nommé Hwanung. Cette naissance divine lui confère une aura mystique qui l’établit comme symbole fondateur et protecteur de la nation coréenne.

Dangun Wanggeom est souvent décrit comme un souverain sage, qui introduisit des techniques agricoles, établit un système social juste et propage les valeurs fondamentales de la culture coréenne, telles que le respect des aînés, l’harmonie sociale et la recherche du bien-être commun.

Bien que Dangun Wanggeom soit une figure mythologique, son histoire transcende le simple récit fondateur. Il représente pour les Coréens un idéal à atteindre, une quête constante d’équilibre entre tradition et progrès, de respect pour la nature et d’esprit communautaire.

La célébration du 3 octobre comme Journée de la Fondation Nationale coréenne rappelle l’importance de Dangun Wanggeom dans le patrimoine culturel coréen. C’est une occasion pour les Coréens, où qu’ils soient dans le monde, de se connecter à leurs racines, de partager leur histoire et de perpétuer les valeurs ancestrales qui façonnent leur identité.

• Après la Seconde Guerre mondiale : La Corée est divisée en deux zones d’occupation, nord et sud.

• La Guerre de Corée (1950-1953) : Un conflit sanglant qui laisse la péninsule coréenne profondément divisée.

• L’industrialisation rapide (années 1960-1980) : La Corée du Sud se transforme en une puissance économique majeure.

• La transition vers la démocratie (années 1980-présent) : Un processus complexe marqué par des luttes sociales et politiques importantes.

Dangun Wanggeom, figure mythique et fondateur légendaire de la Corée, continue d’inspirer les générations actuelles en incarnant les valeurs fondamentales de la culture coréenne: le respect, l’harmonie et la recherche du bien commun. Son histoire, mêlant réalité et légende, témoigne de la richesse et de la complexité de l’identité coréenne.

Le massacre de Jeju reste une blessure profonde dans la mémoire collective de la Corée du Sud, un rappel douloureux des conséquences néfastes de la violence politique et des divisions sociales. Ce drame sombre nous invite à réfléchir sur les mécanismes de l’intolérance et à œuvrer pour un avenir plus juste et pacifique.